En m’intéressant aux espaces liminaux et en m’inspirant des travaux de l'artiste américain James Turrell, dans ma résidence d'étudiant, j’ai réalisé pendant plusieurs jours un travail autour de la modification et de la perception d’un espace par la lumière.
L’étymologie du mot « liminal » découle du mot latin limen, signifiant « seuil » ; « passage d'un état vers un autre ».
Un espace liminal se définit comme un moment de transition d'un endroit à un autre (couloirs, escaliers, etc). Ces espaces se définissent également par des instants où on les fréquente à des moments peu habituels dans la journée (une piscine municipale totalement vide le matin ou fréquenter une aire de jeux pour enfants à minuit) car ce sont des endroits qui regorgent généralement de vie et de mouvement.
L’esthétique des espaces liminaux renvoie également à des images de lieux nostalgiques, oniriques et étranges où aucune vie n'est présente. Les émotions ressenties peuvent varier entre le malaise ou la fascination selon l’individu qui participe à cette expérience.
Idéalement, pour mieux comprendre et ressentir le caractère d’un tel espace où l’ambiguïté s’installe entre le réel et le fictif, il faut être soi-même acteur de cette expérience. En étant moi-même confronté à cet espace aux longs couloirs de ma résidence, je me suis laissé imprégner de cette sensation étrange entre la fascination et l’étrangeté.
En intervenant par l'apport de lumières artificielles, dans un lieu qui m’était commun, j’ai donné vie à un environnement tiraillé entre l’inconnu et le familier, lui conférant alors une nouvelle identité, une réalité alternative. Pour garder trace de cet instant, j'ai donc photographié ce "nouveau lieu" à caractère mystique et onirique.